Khadija Margoum (LogiRep) : TAPAJ, l’insertion sociale et économique au service des locataires
Khadija Margoum est responsable du service développement social et urbain au sein du bailleur LogiRep, filiale du groupe Polylogis. La création de son poste en 2022 fait écho à l’engagement du bailleur, présent en Normandie comme en Ile-de-France – hors Seine et Marne. Une politique RSE de lutte contre les inégalités qui transparaît par son soutien aux programmes TAPAJ Evry, Bondy, Rouen et Créteil, villes dans lesquelles les jeunes ont des plateaux réguliers au sein des résidences. LogiRep renouvelle son soutien au dispositif par la signature d’un accord-cadre pluriannuel ce 24 septembre.
Que faites-vous au sein de LogiRep ?
J’interviens en Ile-de-France (hors Seine-et-Marne) et en Normandie, en tant que Responsable du service développement social et urbain. A mon arrivée sur ce poste, l’une de mes premières missions était d’accompagner la mise en place du dispositif TAPAJ à l’échelle du groupe LogiRep dans le cadre des actions à visée d’insertion sur le territoire.
Le développement social et urbain peut paraître flou : cela consiste à développer des actions dont le but est d’amélioration les conditions et le cadre de vie de nos locataires, en lien avec les huit agences territoriales. Nous portons ces actions avec les parties prenantes des territoires (associations, amicales de locataires, collectivités locales). Je pilote aussi l’animation de la filière “DSU” à l’échelle du groupe Polylogis : nous travaillons avec nos homologues d’autres filiales pour partager nos expériences sur différents projets.
Pourquoi travailler avec TAPAJ ?
Le partenariat avec TAPAJ fait suite à un diagnostic mené au sein des différentes agences : nous avons choisi de maintenir et consolider ce type de dispositif, actuellement mené en Quartier prioritaire de la Politique de la ville (QPV). C’est une réponse à un besoin identifié, partagé avec les collectivités locales. Pour nous, cela a été naturel de l’élargir sur différents territoires. Ce projet contribue à l’amélioration du cadre de vie à travers les actions que peuvent mener les TAPAJeurs. En effet nous répondons à des besoins de nos clients dans leur quotidien, en apportant un service complémentaire à ce qui était réalisé sur certaines résidences.
Deuxièmement, c’est une action qui favorise l’insertion sociale, comme l’accompagnement des Tapajeurs sur le volet santé, en lien avec des travailleurs sociaux, c’est un dispositif qui nous semblait assez complet. Dans le cadre de la politique et de la stratégie de groupe LogiRep qui est en train de se dessiner, le volet insertion a une place très importante.
Après on est sur un volet insertion donc bien évidemment, on n’est pas sur une prestation telle qu’on pourrait l’entendre puisqu’il est possible parfois qu’il y ait des absences, des manquements. On le voit comme le “plus” qui peut soulager les équipes de terrain sur leur quotidienneté.
Comment TAPAJ s’insère dans cette nouvelle stratégie de groupe ?
Aujourd’hui cet engagement repose sur 5 piliers sur lesquels s’appuie la stratégie insertion du groupe Polylogis, basés autour de la politique RSE :
- Polylogis, employeur exemplaire ;
- Polylogis, partenaire territorial ;
- Polylogis, tiers de confiance ;
- Polylogis, propriétaire engagé ;
- Polylogis, acheteur responsable.
Par rapport à ces cinq piliers dessinés récemment nous sommes convaincus que l’accès à un logement stable et l’amélioration des conditions de vie sont essentiels à l’insertion sociale, nous plaçons l’accompagnement des publics vulnérables au cœur de nos priorités. Notre projet d’entreprise qui place la politique RSE au cœur de notre stratégie de Groupe en est le reflet. Notre engagement va bien au-delà du simple logement. Nous travaillons en étroite collaboration avec des acteurs sociaux et associatifs pour simplifier l’accès aux droits, favoriser l’insertion professionnelle et offrir un soutien social adapté. LogiRep souhaite ainsi favoriser l’accès à l’emploi des personnes en parcours d’insertion et contribuer l’inclusion des publics sur les volets de l’insertion et de la santé afin de réduire les inégalités sur ces mêmes territoires en offrant la possibilité à des jeunes en situation de marginalisation de revenir et d’accéder aux dispositifs de droit commun.
Enfin, il s’agit également d’améliorer le cadre de vie de nos résidents en proposant un service qui va répondre à leurs besoins, donc d’apporter un service complémentaire. Tout cela intègre nos enjeux autour de la politique RSE.
Comment se développe votre collaboration avec TAPAJ ?
Les premiers plateaux étaient avec le Caarud Yucca de Bondy. L’expérimentation a démarré sur les territoires de Noisy-le-Sec, Montreuil et Saint-Denis et s’est bien déroulée, les retours des locataires étaient plutôt positifs. Nous avons continué avec le CSAPA d’Evry, et la Normandie, alors que TAPAJ Rouen était en création. L’année 2024 a été pour nous l’occasion d’élargir le dispositif sur le département du Val de Marne. Aujourd’hui, nous sommes sur une diversification des plateaux, qui vont du sur entretien des parties communes à l’embellissement des résidences comme l’entretien des espaces vert, de jardins partagés.
Donc cela se met en route, les suivis également, il y a quelques réajustements et c’est ça aussi qui est intéressant : comment, en fonction de chaque structure, on ajuste pour répondre aux besoins spécifiques de chaque territoire. Actuellement, on recouvre quasiment les six territoires où il y a une structure. L’enjeu, c’est de maintenir la dynamique et le suivi pour entrer dans un partenariat assez fluide.
Que représente la signature de l’accord-cadre qui a eu lieu ce 24 septembre ?
La signature-cadre réaffirme notre volonté de poursuivre le partenariat de ce dispositif à visée d’insertion et d’accompagnement des publics en difficulté, tout en contribuant à l’amélioration du cadre de vie de nos locataires. C’est aussi important pour nous d’affirmer qu’il y a encore des choses à développer ou à réfléchir. Nous avions signé en septembre 2022 [pour un an] en partant de zéro. Nous revenons avec un bilan très concret, avec un certain nombre de jeunes qui ont pu bénéficier du dispositif du fait que LogiRep ait sollicité des CAARUD, et des sorties positives dans ce cadre.
Dans cette 2e phase de partenariat, ce qui est intéressant – et à améliorer, c’est l’échange de pratiques avec les différentes structures adhérentes pour partager les expériences, les nouveautés, etc. ; finalement c’est faire grandir les structures dans leur capacité à faire. Nous pourrions varier les tâches des TAPAJeurs pour que leurs activités ne soient pas redondantes sur certains territoires.
Il faut prendre le temps d’avoir des retours et je pense que c’est ce point d’amélioration que nous devons travailler ensemble : prendre un peu de recul et avoir un peu les retours des uns et des autres, des collaborateurs en interne qui portent le dispositif, des TAPAJeurs qui en ont bénéficié. Pour qu’on montre bien l’intérêt du dispositif et du fait que c’est un projet assez global qui touche aussi bien au volet social, qu’économique, que la santé…
Avez-vous un mot pour décrire le partenariat avec TAPAJ ?
« Positif ». C’est une expérience très positive à consolider. Je parlerais plus de “consolider” que de développer car je pars du principe que nous avons plus ou moins trouvé le juste milieu et l’enjeu, c’est de le faire vivre sur la durée. Dorénavant, il faut qu’on l’intègre dans notre ADN et diffuser cela auprès de nos collaborateurs. Ce sont des temps d’échange en continu parce que les équipes se renouvèlent… Ce n’est pas la même chose quand vous avez été sensibilisé·e à ce qu’est le TAPAJ, ce que ça apporte, pourquoi on fait du TAPAJ. Il y a de la pédagogie à avoir pour casser les préjugés. Et déjà, pour mettre en place TAPAJ, il faut soi-même être sensibilisé et convaincu du dispositif.