10% des moins de 25 ans se blessent au travail chaque année. Une statistique 2,5 fois plus élevée que pour le reste de la population active, qui souligne une réalité : les jeunes sont plus vulnérables aux accidents du travail. TAPAJ veille à leur sécurité.
La France fait mauvaise figure quant au nombre d’accidents du travail en Europe, puisqu’en 2021, elle se classe en 2e position. Les reconnaître et les prévenir relève, comme l’indique la sociologue Véronique Daubas-Letourneux à Ouest-France, d’un enjeu de justice sociale.
En renouvelant cette année encore les équipements de protection individuelle (EPI) de tous les bénéficiaires des 72 programmes, au-delà de la responsabilité juridique des associations intermédiaires (AI) employeuses, TAPAJ France se concentre sur la sécurité effective de ses TAPAJeur·euse·s.
Accident du travail : de quoi parle-t-on ?
La définition d’“accident du travail” est encadrée : un fait soudain ou imprévu, survenu lorsque le travailleur est sous l’autorité de son employeur, qui cause des dommages collatéraux. “La précarité, le recours massif à une main-d’œuvre intérimaire ou sous-traitante, la dégradation des conditions de travail”, sont plusieurs causes identifiées, souligne Matthieu Lépine dans un article pour Ash. Le professeur d’histoire-géographie comptabilise les décès liés au travail pour rendre visible ces faits sociaux, trop souvent rangés dans les faits divers.
Pour éviter les drames, les employeurs sont tenus de veiller à la santé et la sécurité de leurs salarié·es : en prévenant, en formant, en évaluant ces risques. Pourtant, peu reconnaissent l’attention plus importante à porter aux jeunes travailleurs, auxquels il faut confier des tâches appropriées, sous une supervision accrue.
Les jeunes, surreprésentés dans ces accidents
Dans son rapport sur les jeunes travailleurs, l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail pointe alors qu’en Europe, leur chance de subir un accident du travail est 40% plus élevée que leurs homologues plus âgés. L’organisation internationale du travail relève plusieurs raisons. Parmi elles, leur forte proportion dans les contrats précaires, comme apprenti·es, saisonnier·es ou intérimaires.
Le travail temporaire, dans lequel les jeunes sont surreprésentés, est aussi pointé du doigt : « Dans l’intérim, le risque d’accident du travail avec arrêt (39,3 accidents de travail par million d’heures salariées) est deux fois plus élevé que la moyenne”, souligne la Dares. Le recours à l’intérim est commun dans les secteurs à risque, et les salarié·es y sont moins bien formé·es. La relation tripartite entre donneurs d’ordre, intérimaires et agence emploi brouille aussi les responsabilités concernant la prévention. Ces enjeux touchent TAPAJ, dont les jeunes bénéficiaires effectuent des contrats temporaires dans une relation tripartite.
Sensibiliser pour la sécurité des TAPAJeurs
TAPAJ France veut assurer un environnement de travail sain pour les TAPAJeurs et TAPAJeuses. En 2018, une étude de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) montrait que les jeunes éduqués à ces enjeux étaient deux fois moins exposés. L’association a ainsi sollicité Antoine Coquel-Harambillet pour éviter au mieux les risques sur les plateaux : “Une bonne analyse permet une bonne maîtrise,” prévient le responsable qualité, prévention et environnement chez Vinci. Il témoigne, au sein d’une vidéo, du besoin d’adéquation entre les sollicitations (qu’elles soient biomécaniques, gestuelles ou liées à l’environnement), et les capacités fonctionnelles de chaque individu.
Ainsi, les référent·es de chaque programme visitent les lieux des chantiers au préalable. Antoine Coquel-Harambillet nous a proposé une fiche complétée lors de cette rencontre, par les référent·es et donneurs d’ordre. Celle-ci s’appuie sur les “5M” (méthode, matériel, matériaux, milieu et main d’œuvre) pour prévenir risques et besoins sur le terrain. Les jeunes sont aussi supervisés par les équipes éducatrices lors du plateau.
Prévenir tout accident, c’est aussi veiller à la bonne utilisation des EPI. Nos 72 programmes locaux viennent de recevoir les leurs ! T-shirts, bonnets, gilets et vestes, chaussettes, sacs marin, gants et casquettes, les TAPAJeurs et TAPAJeuses seront prémunis contre les accidents avec ces équipements floqués du logo de l’association. La réduction des risques est une posture d’intervention issue de l’addictologie et qui la dépasse pour réduire les accidents liés au travail : nous y veillerons !